AVK – AOD
Mêmes précautions ?
M. Tifcéra, patient fictif du Créatif et joueur d’échec, qui a changé de traitement anticoagulant récemment, discute en dansant avec l’une de ses amies. Lui qui prend désormais de l’éliquis (un AOD) et elle qui prend toujours de la coumadine (un AVK), doivent-ils prendre les mêmes précautions concernant :
♦ le pamplemousse ?
♦ les blessures ?
Le pamplemousse :
Deux choses à savoir avant de parler du pamplemousse :
- les AVK et les AOD sont progressivement métabolisés (c’est-à-dire détruits) dans notre corps par un mécanisme qui fait intervenir des enzymes, les cytochromes P450 ;
- un transporteur membranaire, la glycoprotéine P (ou P-gp), participe à l’élimination des AOD.
Or il se trouve que, consommé en très grande quantité, le pamplemousse :
- inhibe les cytochromes P450 (donc bloque le mécanisme de destruction naturelle des AVK et des AOD) ;
- inhibe la glycoprotéine P (donc bloque le mécanisme d’élimination naturel des AOD).
Résultat : en cas de « grosse » consommation de pamplemousse, les AVK ou les AOD, selon la famille d’anticoagulant que vous prenez, s’accumulent dans votre corps, créant un surdosage et donc un risque de saignement majoré en cas de blessure.
Votre consommation de pamplemousse doit donc rester modérée en ne dépassant pas un verre par jour par exemple, de préférence à distance de la prise de votre traitement.
Les blessures :
Même si les AVK et les AOD fonctionnent différemment, ces deux familles de médicaments sont toutes deux des anticoagulants. Leur action est de ralentir la coagulation de votre sang, ce mécanisme naturel qui transforme notre sang liquide en sang solide pour stopper un saignement en cas de blessure.
Contrairement à ce qu’on entend ou lit souvent, les AVK et les AOD ne fluidifient pas votre sang. Autrement dit, ils ne le rendent pas plus liquide, comme on diluerait une pâte à crêpe avec de l’eau.
En cas de blessure, votre sang ne va pas couler plus vite ni plus fort que du temps où vous ne preniez pas d’anticoagulant, mais il va couler plus longtemps. Il faut donc avoir le bon réflexe : faire une compression à l’endroit de la blessure pour aider votre sang à coaguler localement.