Vous souhaitez faire le ramadan ?
Pensez à en informer le Créatif ! Et découvrez tout ce que vous devez savoir à ce sujet dans cet article de notre blog !
Les anticoagulants AVK
et le suivi des INR
Qu’est-ce qu’un AVK ?
« AVK » signifie Anti-Vitamine K. C’est une catégorie d’anticoagulants oraux qui regroupe la Coumadine® (dont la DCI, Dénomination Commune Internationale, est la Warfarine), le Previscan® (Fluindione) et le Sintrom® (Acénocoumarol). Un AVK vous a été prescrit parce que votre sang a tendance à faire des caillots pour de mauvaises raisons.
Votre anticoagulant diminue la capacité de votre sang à fabriquer un caillot et, de cette façon, garantit que votre sang soit toujours liquide dans vos vaisseaux. Bien sûr, il faut malgré tout que votre sang reste capable de faire un caillot en cas de blessure. C’est la raison pour laquelle il faut vérifier régulièrement à l’aide d’une prise de sang (et plus précisément d’un INR) que votre traitement est juste assez efficace pour vous protéger des caillots indésirables.
Ecoutez l’une de nos patientes vous expliquer ceci en vidéo
Comment prendre votre AVK ?
C’est un médecin qui détermine la dose de votre AVK et la date de votre prochain contrôle d’INR (votre cardiologue par exemple ou un médecin du Créatif si nous vous suivons). Pour que votre traitement soit efficace, il faut le prendre régulièrement et respecter précisément la dose qui vous a été prescrite. L’idéal est de le prendre une fois par jour, tous les jours à la même heure.
♦ En ce qui concerne le Sintrom, votre médecin peut vous prescrire une prise le matin et une prise le soir.
♦ Organisez-vous à l’avance pour ne jamais être en rupture de médicaments et n’arrêtez pas ou ne modifiez pas le traitement de vous-même.
En cas d’oubli
Vous disposez d’un délai de 8 heures après l’heure habituelle de prise pour prendre la dose oubliée. Passé ce délai, il est préférable de « sauter » cette prise et de prendre la suivante à l’heure habituelle le lendemain. Il ne faut surtout pas doubler la dose pour compenser la dose manquée.
→ Notez bien cet oubli pour pouvoir le communiquer à votre médecin.
Vous ne savez plus si vous avez pris votre AVK ou pas ?
Dans le doute, abstenez-vous. Il vaut mieux faire un saut de prise que de risquer un surdosage en prenant une double dose. Rassurez-vous, vous restez anticoagulé grâce aux doses d’AVK précédentes dont les effets se font encore sentir dans votre corps. Un saut de prise ne fait pas s’effondrer l’INR. Une double prise, elle, fait monter très nettement l’INR.
→ Pour que cela ne vous arrive plus, nous vous conseillons d’utiliser un pilulier.
Roses, blancs, demis, quarts, milligrammes… Ne vous emmêlez pas les comprimés !
Si besoin, les comprimés de Préviscan et de Sintrom se coupent en quatre et les comprimés de Coumadine en deux seulement. Il est possible que vous deviez prendre deux doses différentes en alternance sur deux ou trois jours pour obtenir l’effet souhaité.
Entre milligrammes et comprimés vous êtes perdus ? Consultez nos tableaux d’équivalence. Vous pouvez aussi vous entraîner à convertir des comprimés en milligrammes et réciproquement ici !
Qu’est-ce que l’INR indique ?
Prendre son traitement régulièrement ne suffit pas, il faut s’assurer régulièrement en réalisant un INR que votre dose d’AVK est adaptée.
L’INR (International Normalized Ratio) est un résultat biologique obtenu le plus souvent par prise de sang qui indique à quelle vitesse votre sang coagule. Quand votre INR est égale à 2, cela veut dire que votre sang coagule environ 2 fois plus lentement que celui d’une personne qui ne prend pas d’anticoagulant. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour cet examen.
Votre zone thérapeutique (ZT)
Selon la raison pour laquelle vous prenez un traitement anticoagulant, les médecins déterminent votre zone thérapeutique (abrégée en ZT et appelée aussi zone cible), c’est-à-dire la zone dans laquelle votre INR peut fluctuer tout en garantissant au mieux votre sécurité : le risque de formation de caillot est limité, de même que celui de saigner longuement en cas de lésion.
Ecoutez l’un de nos patients vous expliquer ceci en vidéo
L’objectif : gardez l’INR dans la zone thérapeutique (ZT)
Votre médecin a déterminé votre zone thérapeutique, par exemple entre 2 et 3.
♦ Si votre INR est franchement en dessous de votre zone thérapeutique, cela signifie que vous n’êtes pas assez protégé contre le risque de faire un caillot (on parle aussi de risque thrombotique). Une personne qui ne prend pas d’anticoagulant a un INR égale à 1.
♦ A l’inverse, si votre INR est franchement au-dessus de votre zone thérapeutique, cela signifie que, en cas de blessure, votre sang risque de mettre beaucoup de temps à fabriquer un caillot. Autrement dit, sans aucune lésion dans votre corps, vous ne saignerez pas, même en cas d’INR élevé. Pour autant, il n’est pas prudent de rester avec un INR élevé.
Que votre INR soit trop bas ou trop haut, consultez votre médecin (ou le Créatif si nous vous suivons bien sûr !) : il vous prescrira ce qu’il faut pour faire revenir votre INR au plus vite dans sa zone thérapeutique. Si l’INR est trop bas, des injections d’héparine (anticoagulant à action très rapide) vous protégeront du risque de caillots très rapidement. Si l’INR est trop haut, il y a deux solutions : suspendre temporairement (un jour ou deux) votre traitement AVK ou vous administrer de la vitamine K, l’antidote des AVK.
L’objectif est que votre INR soit le plus souvent possible dans votre zone thérapeutique (ZT). Pour cela, au Créatif, nous surveillons votre TTR (pour Time in Therapeutic Range), autrement dit, le temps passé dans votre zone thérapeutique. Apprenez-en plus sur ce sujet grâce aux articles de notre blog.
A quelle fréquence devez-vous faire un INR ?
Le meilleur compromis est de faire un contrôle une à deux fois par semaine pendant les périodes de déséquilibre de l’INR et toutes les trois à quatre semaines durant les périodes d’équilibre. Mais si vous êtes suivi par le Créatif, fiez-vous à nos indications car nous vous offrons un suivi sur mesure : à chaque INR, nous vous indiquons la date à laquelle nous souhaitons que vous fassiez le prochain. Nous comptons sur vous pour respecter cette date ou, en cas d’indisponibilité, pour nous indiquer par mail à quelle date vous irez au laboratoire.
Beaucoup d’événements peuvent avoir une influence sur l’INR
L’INR est la résultante de très nombreux processus du corps – processus dits « métaboliques » – qui sont eux-mêmes dépendants d’innombrables intervenants potentiels, chacun d’entre eux pouvant varier modérément. L’INR est ainsi lié, entre autres, au transit intestinal (qui n’est pas le même tous les jours), à l’activité de la thyroïde (qui varie un peu, même sans pathologie thyroïdienne) et à l’activité physique (différente d’un jour sur l’autre).
C’est pourquoi l’INR est forcément variable et ce, sans qu’il y ait de changement de dose d’AVK, de modification dans les autres traitements ou de variation dans le type d’alimentation.
D’où la nécessité de maintenir des contrôles réguliers de l’INR même en période de stabilité et d’augmenter la fréquence de ces contrôles dans les circonstances suivantes : altération de l’état de santé (par exemple : fièvre, vomissement, diarrhées…), prise d’un autre médicament (par exemple : tout nouveau médicament, tout arrêt d’un médicament ancien), modifications majeures de votre régime alimentaire (par exemple, un régime amaigrissant).
En cas d’apparition d’un signe de surdosage ou de sous-dosage, n’hésitez pas à faire de vous-même un INR supplémentaire et à prévenir votre médecin ou le Créatif si nous vous suivons.
Devez-vous adapter votre régime alimentaire ?
Votre traitement appartient à la famille des anti-vitamines K. Or, on trouve de la vitamine K dans certains aliments comme les légumes verts. Toutefois, contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, les études scientifiques ont montré qu’il était inutile de modifier le régime alimentaire des personnes mises sous anticoagulant. Comme nous aimons le dire au Créatif, « ne vous “prenez pas le chou”, mangez de tout » ! Epinards, brocolis, laitue, persil, tomates, avocats… aucun aliment n’est interdit. Seule une modification majeure de votre régime alimentaire peut avoir une influence sur votre INR. Notre conseil : garder une alimentation régulière et de préférence équilibrée.
En très grande quantité, le pamplemousse peut bloquer la destruction naturelle des AVK et donc faire monter votre INR. Votre consommation doit donc rester modérée en ne dépassant pas un verre par jour par exemple, de préférence à distance de la prise de votre traitement.
Alcool, que vous conseillons-nous ?
Une consommation d’alcool minime et exceptionnelle ne pose pas de problème mais une consommation abusive dérègle le traitement AVK et expose à un risque de saignement majoré.
La consommation est qualifiée d’abusive quand une grande quantité d’alcool est consommée en une fois (binge drinking, alcoolisation aiguë, ivresse…) ou quand la consommation régulière est trop importante (alcoolisme).
L’alcool étant toxique pour le foie, une consommation abusive peut le sidérer pendant quelques heures. Le foie n’est alors plus en mesure de synthétiser les facteurs de coagulation et, en cas de blessure, le risque est de saigner plus longtemps. Cela va avoir une répercussion sur l’INR qui sera augmenté.
En plus de cette répercussion sur l’INR, cette consommation excessive inhibe en nombre et en fonctionnalité les plaquettes sanguines qui sont, avec les facteurs de coagulation, les éléments majeurs pour empêcher l’hémorragie.
Alcool, nos recommandations
♦ Pas plus de deux verres par jour et pas plus de 10 verres par semaine. Plus d’informations sur drogues.gouv.fr
♦ Un verre, c’est environ 10 grammes d’alcool, soit une bière, un verre de whisky, un verre de vin ou encore un pastis tels qu’on les sert dans les bars. Plus d’informations sur alcool-info-services
Et le tabac ?
Le tabagisme active la coagulation sanguine, entre autres en provoquant une inflammation des vaisseaux sanguins. Par ailleurs, le tabac entraîne le rétrécissement soudain des vaisseaux sanguins. Ces deux événements conjugués peuvent favoriser la formation d’un caillot.
Nous vous conseillons donc d’arrêter de fumer. Toute diminution de votre consommation est bénéfique pour vos poumons mais même avec une seule cigarette par jour, il y a un risque cardio-vasculaire. Le risque est sensiblement le même quel que soit le type de tabagisme : cigarettes avec ou sans filtre, pipe, cigare, narguilé, tabac à mâcher…
Il n’y a aucun risque à arrêter de fumer ! Plus d’informations sur fedecardio.org
Quels sont les signes d’un surdosage et d’un sous-dosage de mon AVK ?
Entre deux INR, nous vous conseillons d’être à l’écoute de votre corps pour repérer un éventuel signe de mauvais dosage de votre AVK.
Les signes de surdosage
- saignement de nez ;
- saignement de gencives ;
- sang dans le blanc des yeux ;
- sang dans les selles ou les urines ;
- bleus spontanés…
Par mesure de prudence, nous vous invitons à signaler à votre médecin – ou au Créatif – tout saignement inhabituel et à contrôler votre INR. Le médecin pourra envisager de diminuer la dose de votre traitement.
Les signes de sous-dosage
- jambe douloureuse, rouge et gonflée ;
- essoufflement inhabituel ;
- malaise inexpliqué ;
- mal de tête inhabituel ;
- apparition brutale d’une faiblesse, d’une paralysie ou d’un engourdissement d’un côté du corps ou du visage ;
- trouble de la parole ou de la vue…
Devant l’un de ces signes, il est impératif d’appeler le SAMU (15) pour avoir un avis médical urgent.
N’oubliez pas de préciser à votre interlocuteur que vous êtes sous anticoagulant.
Vous êtes désormais incollable sur les AVK ?
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Dernière mise à jour : novembre 2024