Pour quelles raison est-on à risque
de fabriquer des caillots ?
Pour quelles raisons
est-on à risque
de fabriquer des caillots
La coagulation, utile mais…
Je fais de l’arythmie
J’ai une valve cardiaque mécanique
Phlébite ou thrombose veineuse
J’ai eu une embolie pulmonaire
J’ai fait un AVC ou un AIT
J’ai un SAPL
J’ai un syndrome néphrotique
J’ai une maladie de Behçet
Pour quelles raisons est-on à risque
de fabriquer des caillots ?
La coagulation est utile, mais…
S’il est bénéfique que la coagulation se produise en cas de coupure pour faire stopper un saignement, il est dangereux qu’elle survienne à l’intérieur d’un vaisseau sanguin car alors elle risque d’empêcher la circulation du sang.
Votre médecin vous a prescrit un traitement anticoagulant parce que vous avez déjà eu un caillot dans l’un de vos vaisseaux sanguins ou que vous risquez d’en avoir. Pourquoi courez-vous ce risque ? Les raisons sont multiples et nous vous présentons ci-dessous les plus fréquentes.
À chacun sa raison de prendre un anticoagulant
Si vous ne savez pas pourquoi vous devez prendre un traitement anticoagulant, surtout, n’hésitez pas à poser la question à votre médecin ! Comprendre pourquoi vous avez besoin de ce médicament aide à l’accepter et à le prendre régulièrement. Si vous êtes suivi au Créatif, vous pouvez aussi demander des explications à nos chargées d’éducation thérapeutique en envoyant un mail à creatif.lrb@aphp.fr.
Je fais de l’arythmie
Le cœur bat en moyenne de 60 à 90 fois par minute selon un rythme régulier. L’arythmie est caractérisée par une rupture de ce rythme : le cœur accélère puis ralentit puis ré-accélère…
A quoi cette arythmie est-elle due ? Le plus souvent, à une fibrillation auriculaire (ou atriale, abrégée en FA), c’est-à-dire à une activité électrique anarchique des oreillettes (cavités supérieures du cœur).
Trouble du rythme cardiaque sur un ECG (électrocardiogramme)
Les symptômes de l’arythmie sont très variables
On peut ne rien ressentir, sentir le cœur s’emballer par instant, ressentir un essoufflement, des vertiges, parfois des douleurs thoraciques…
Si nécessaire, un traitement est prescrit pour restaurer un rythme régulier. Mais, le plus important dans l’arythmie, c’est souvent de prévenir la formation de caillot. C’est la raison pour laquelle on vous a prescrit un traitement anticoagulant.
Pourquoi des caillots pourraient-ils se former quand on fait de l’arythmie ?
Le sang, pour rester liquide, doit toujours être en mouvement. Or, au moment des crises d’arythmie, le cœur ne se contracte plus efficacement et le sang, au lieu d’être propulsé rapidement dans les vaisseaux sanguins, risque de rester un instant immobile dans les cavités du cœur. C’est là qu’un ou plusieurs tout petits caillots risquent de se former. Quand le cœur repart, ces caillots sont entraînés dans les artères, d’abord larges puis de plus en plus fines, dans lesquelles ils finissent par rester coincés, bloquant la circulation du sang. S’il s’agit d’artères cérébrales, c’est l’accident vasculaire cérébral ou AVC.
Les anticoagulants empêchent le sang de coaguler même s’il reste un moment immobile dans les cavités du cœur lors d’une crise d’arythmie et vous protègent ainsi, entre autres, du risque d’AVC.
Pour en savoir plus, nous vous conseillons le site d’Ameli
J’ai une valve cardiaque mécanique
Le cœur est une double pompe, dont le rôle est de faire circuler le sang dans les vaisseaux sanguins. Pour que tout se passe bien, il faut que le sang passe par les quatre cavités du cœur toujours dans le même sens. Les valves séparent les cavités du cœur et leur rôle est fondamental : ne laisser passer le sang que dans un sens pour que surtout il ne puisse pas faire demi-tour.
Quand une valve est abimée, elle fuit, c’est-à-dire qu’elle laisse refluer une partie du sang. Il faut alors la réparer (valvuloplastie) ou la remplacer par une bioprothèse (produite à partir d’un tissu animal) ou par une prothèse mécanique. Une valve cardiaque mécanique est composée de graphite, de carbone, de tungstène et/ou de titane. Au contact de ces matériaux, le sang risque de coaguler.
Le coeur, ses valves et les valves mécaniques qui les remplacent si besoin
Si des caillots se forment sur la valve, ils peuvent en gêner le fonctionnement mais aussi être entraînés dans les artères, d’abord larges puis de plus en plus fines, dans lesquelles ils finissent par rester coincés, bloquant la circulation du sang. S’il s’agit d’artères cérébrales, c’est l’accident vasculaire cérébral ou AVC.
C’est la raison pour laquelle on vous a prescrit un traitement anticoagulant qui empêche le sang de coaguler au contact de la valve mécanique et vous protège ainsi, entre autres, du risque d’AVC.
Pour aller plus loin, nous vous conseillons de télécharger la brochure de la Fédération française de cardiologie
J’ai eu une phlébite (ou thrombose veineuse)
La phlébite, appelée aussi thrombose veineuse, est due à la formation d’un caillot dans une veine, le plus souvent dans le mollet. Le sang qui allait emprunter cette veine pour remonter du pied jusqu’aux poumons ne peut plus circuler et s’accumule.
Conséquence : le mollet enfle, la peau se tend, rougit, devient chaude et c’est douloureux. Face à ces symptômes, il faut appeler le Samu sans attendre car le risque majeur de la thrombose veineuse est que tout ou partie du caillot se décroche, migre dans les vaisseaux des poumons et provoque ainsi une embolie pulmonaire.
Un traitement anticoagulant permet de stopper l’extension de la thrombose pendant que le corps entreprend de faire disparaitre le caillot qui s’est formé.
La durée du traitement est variable de quelques mois à plusieurs années.
Une thrombose veineuse profonde provoque, entre autres, un gonflement et un rougissement de la jambe
Pour plus de précisions, nous vous conseillons le site de l’Inserm
J’ai eu une embolie pulmonaire
L’embolie pulmonaire correspond à l’obstruction d’une artère pulmonaire par un caillot de sang. Le plus souvent, le caillot s’est constitué dans une veine de la jambe (phlébite) et a migré jusqu’aux poumons.
Les symptômes peuvent être une douleur dans le thorax ou dans le dos, accentuée lors de l’inspiration, ainsi qu’une difficulté à respirer ou un essoufflement au moindre effort.
La prise en charge de l’embolie pulmonaire est urgente aussi est-il impératif d’appeler le Samu en cas de suspicion.
Les traitements anticoagulants ne débouchent pas les artères pulmonaires, c’est le corps qui dégrade le caillot. Le traitement anticoagulant a pour but de faciliter ce processus et d’empêcher l’extension de la thrombose. La durée du traitement est variable de quelques mois à plusieurs années.
L’embolie pulmonaire peut être caractérisée par une douleur thoracique ou une difficulté à respirer
J’ai fait un AVC ou un AIT
Il existe deux types d’accident vasculaire cérébral (ou AVC) : les AVC hémorragiques et les AVC ischémiques. Ces derniers sont les plus fréquents et sont ceux qui nous intéressent ici. Nous allons aussi parler de l’AIT : accident ischémique transitoire, autrement dit, un AVC qui ne dure que quelques minutes.
Un AVC (accident vasculaire cérébral) peut avoir comme conséquence l’affaissement d’un coin de la bouche
Un AVC ischémique, c’est un caillot qui bouche une artère du cerveau et prive ainsi de sang riche en oxygène toute la zone du cerveau desservie par cette artère. Notre cerveau étant très gourmand en oxygène, il commence dès les premières minutes à souffrir d’une hypoxie (absence d’oxygène). Selon la zone du cerveau privée d’oxygène, on peut constater l’apparition brutale d’une déformation de la bouche, d’une faiblesse ou de la paralysie d’un membre, d’un trouble de la parole, de la vue, de l’équilibre ou de la mémoire.
Les symptômes de l’AVC
Les symptômes de l’AVC sont très peu connus de la population générale : n’hésitez surtout pas à les enseigner à vos proches qui, peut-être, pourront ainsi sauver la vie d’une personne qu’ils verront faire un malaise dans la rue, tout simplement en appelant le Samu dans un temps record ! Pour vous souvenir facilement de ces symptômes, pensez à l’acronyme VITE :
- V comme « Visage » : la bouche est tordue, le sourire est asymétrique
- I comme « Inertie » : une main, un bras ou une jambe ne répond plus ou est comme anesthésié
- T comme « Trouble » : la personne ne peut plus parler ou n’est plus compréhensible / son champ de vision est réduit ou perturbé / elle perd l’équilibre / elle ne se souvient plus de choses évidentes
- E comme « En urgence, il faut appeler le 15 ! »
Soyons tous des sauveteurs potentiels les uns pour les autres !
L’accident ischémique transitoire (AIT)
C’est un AVC ischémique qui se résout de lui-même : le caillot en cause cesse de bloquer la circulation sanguine de la zone du cerveau qui avait commencé à souffrir. Mais un AIT peut précéder un AVC, aussi faut-il sans tarder appeler le 15 en cas de symptômes inquiétants, même si ceux-ci ont disparu comme ils étaient venus.
La fibrillation auriculaire est responsable d’un quart des AVC diagnostiqués chaque année en France.
J’ai un SAPL (syndrome des anti-phospholipides)
Le syndrome des anti-phospholipides (SAPL) est une maladie dite auto-immune : une partie des anticorps (les « soldats ») du système immunitaire dont le rôle est de protéger le corps des virus et des bactéries se trompe de cible et attaque les phospholipides, qui sont des constituants normaux des membranes de nos cellules.
Ce faisant, ces anticorps anti-phospholipides activent les mécanismes normaux de la coagulation ce qui entraîne l’apparition de caillots. Ces caillots sont responsables de thromboses artérielles et/ou veineuses qui peuvent avoir comme conséquence des fausses-couches répétées et des manifestations cutanées, neurologiques, pulmonaires ou rénales.
Pour limiter ce risque de caillots, un traitement anticoagulant vous est prescrit.
On parle de SAPL primaire quand on diagnostique uniquement les thromboses et la présence d’anticorps anti-phospholipides, et de SAPL secondaire ou associé quand ces manifestations sont associées à une autre maladie auto-immune comme le lupus.
Une marbrure de la peau (appelée livedo) peut révéler un SAPL (syndrome des anti-phospholipides)
Le syndrome catastrophique des anti-phospholipides
Très rare (survenant chez moins de 1 % des personnes ayant un SAPL) mais très grave, le syndrome catastrophique des anti-phospholipides (CAPS) met la vie en jeu : beaucoup de tout petits vaisseaux sanguins se bouchent en même temps, ce qui altère le fonctionnement d’organes majeurs comme le coeur, les poumons et les reins. Le CAPS est parfois l’événement inaugural qui va conduire au diagnostic d’un SAPL. Grâce à un traitement anticoagulant, le risque de récidive est faible.
J’ai un syndrome néphrotique
Le syndrome néphrotique est une affection des reins qui ne parviennent plus à filtrer convenablement certains éléments (les protéines notamment) et en laissent passer dans les urines. Cette fuite de protéines induit une diminution importante de leur concentration dans le sang, avec de multiples conséquences sur l’immunité, le niveau du cholestérol, la répartition de l’eau dans le corps (œdèmes) mais aussi sur la coagulation.
La fuite via les urines de facteurs anticoagulants et la surproduction de facteurs procoagulants augmentent le risque de thrombose (caillots) dans les veines ou les artères. C’est la raison pour laquelle on vous a prescrit un traitement anticoagulant.
J’ai une maladie de Behçet
La maladie de Behçet est liée à l’inflammation des vaisseaux sanguins. Ses mécanismes sont encore mal connus. Elle peut avoir des conséquences au niveau de la bouche, des organes génitaux, des yeux, de la peau, des articulations, du système nerveux et des vaisseaux sanguins avec l’apparition de thromboses.
Des veines au niveau des membres inférieurs, du ventre ou de la tête peuvent ainsi être bouchées par un caillot. Les artères de gros calibre (aorte, artères des poumons…) peuvent s’occlure ou se dilater (anévrisme) avec un risque de rupture, complication très grave mais heureusement très rare de cette maladie. Une toux et des expectorations contenant du sang (hémoptysie) sont le signe d’une atteinte des vaisseaux sanguins des poumons et constituent une urgence médicale.
Un traitement anticoagulant a pour objectif de limiter le risque de formation de caillots dans les vaisseaux sanguins.
Une maladie de Behçet est, chez un peu moins d’un patient sur deux, caractérisée par un érythème noueux (inflammation de la couche graisseuse sous-cutanée)
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Dernière mise à jour : novembre 2024